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Une étoile qui danse sur le chaos – 2

« Je n’appartiens plus depuis longtemps à la famille des gens normaux, » écrit ma sœur Ève dans Une étoile qui danse sur le chaos
, un ouvrage lumineux, poètique et profondément inspirant ; « je ne vis pas comme eux. Je n’appartiens pas plus à celle des parkinsoniens et je ne vis pas comme eux. La médecine ne s’intéresse pas à cette différence. » Cette différence qu’elle a su créer est riche d’enseignements susceptibles de nous éclairer et de nous aider, dans la joie comme dans la souffrance.

Le bonheur ne nous est pas donné ni le malheur imposé. Nous sommes à chaque instant à une croisée de chemins et il nous appartient de choisir la direction à prendre. C’est la force d’âme et la liberté intérieure qui font toute la différence.

« Que faire quand on est privé du geste ? » écrit ma sœur Ève dans Une étoile qui danse sur le chaos. « Peut-on vivre autrement ? Peut-on créer autrement ? Que signifie cette différence ? Où commence la différence ? Quelles victoires possibles ? Si on se bat, c’est pour une guérison. La victoire ne sera pas celle du corps mais celle intime et spirituel de l’esprit. »

« Ici, tu sais, on ne rate jamais rien, » a dit un jour Ève à l’un des enfants handicapés dont elle s’est occupé toute ta vie, « puisqu’il existe un lieu où rien n’est jamais raté ». Ce lieu, c’est notre nature véritable, la pépite d’or qui est en chacun de nous, même si nous avons oublié sa présence, comme le mendiant qui, à la fois pauvre et riche, ignore le trésor enfoui sous sa cabane. Rentrer en possession de ce qui nous appartient, notre nature profonde, oubliée, nous permet de vivre une vie pleine de sens. C’est là le plus sûr moyen de trouver la sérénité et d’épanouir l’amour en notre cœur.

Ève Ricard, (2015). Une étoile qui danse sur le chaos
, Albin Michel.