Partie 2 de : « Est-il indécent de se préoccuper du sort des animaux ? »
Dans mon humble cas, le faux procès de l’indécence est d’ailleurs plutôt incongru puisque l’organisation humanitaire que j’ai fondée, Karuna-Shechen, soigne 120 000 patients par an, et que 25 000 enfants étudient dans les écoles que nous avons construites. uvrer pour épargner d’immenses souffrances aux animaux ne diminue pas d’un iota ma détermination à remédier aux misères humaines. La souffrance inutile doit être pourchassée où qu’elle soit, quelle qu’elle soit. Le combat doit être mené sur tous les fronts, et il peut l’être.
Se préoccuper du sort de quelque 1,6 million d’autres espèces qui peuplent la planète n’est ni irréaliste ni indécent, car, la plupart du temps, il n’est pas nécessaire de choisir entre le bien-être des humains et celui des animaux. Nous vivons dans un monde essentiellement interdépendant, où le sort de chaque être est intimement lié à celui des autres. Il ne s’agit donc pas de ne s’occuper que des animaux, mais de s’occuper aussi des animaux.
En vérité, nous perdrons ou gagnerons tous ensemble, car la surconsommation de viande dans les pays riches à cause de l’élevage industriel entretient la faim dans le monde. Elle constitue aussi la deuxième cause d’émissions de gaz à effet de serre (après les bâtiments et avant les transports) et, cerise sur le gâteau, elle est également nocive pour la santé humaine.
En nous préoccupant du massacre en masse des animaux — 60 milliards d’animaux terrestres (7 millions chaque heure) et 1 000 milliards d’animaux marins (115 millions chaque heure) — nous n’oublions pas le sort des Syriens, nous faisons simplement preuve de bienveillance.