L’essor des monnaies locales, à l’échelle d’une ville ou d’un quartier, ainsi que des monnaies inter-entreprises et régionales, a déjà montré que l’on pouvait par ce moyen sortir les communautés défavorisées de leur marasme et améliorer considérablement leurs conditions de vie. La Banque communautaire Palmas, créée par Joaquim Melo dans le Nord-est du Brésil, a créé une monnaie spéciale pour un quartier qui n’arrivait pas à s’extirper de la pauvreté. Au lieu de consommer à l’extérieur, les habitants ont commencé à acheter entre eux, créant ainsi un cercle vertueux d’économie locale qui a généré du travail et de la richesse. Aujourd’hui, 93 % des habitants font leurs achats dans leur quartier, et la banque et la monnaie Palmas ont permis de créer mille huit cents emplois et plus de deux cent cinquante entreprises.
Comme le rapporte Marie-Monique Robin dans son récent ouvrage, Sacrée croissance !
, des « banques de temps » ont été créées au Japon, au Canada et aux États-Unis. Elles sont destinées à échanger des services où la monnaie est le temps (comptabilisé en heures). Le temps constitue ainsi une monnaie intergénérationnelle permettant de fournir des services aux personnes âgées : courses, aide à domicile, etc. Les adhérents (1,8 million en 2013) reçoivent des crédits horaires en échange des prestations qu’ils peuvent offrir à leurs parents (même s’ils habitent dans une autre ville) ou placer sur un compte afin de les utiliser quand ils seront eux-mêmes âgés.
Marie-Monique Robin, (2014). Sacrée croissance?!
La Découverte.