En 2005, nous avions visité une région reculée du Tibet oriental pour évaluer les progrès des projets humanitaires initiés par notre association Karuna-Shechen et identifier de nouveaux projets.
Lors d’une visite à l’un de nos dispensaires, je suis rentré dans une cuisine sombre. Près de l’âtre, se tenait une petite fille dont le sourire et le regard direct totalement dépourvus de timidité illuminaient les lieux.
J’ai immédiatement pris une image d’elle avant qu’elle ne continue à manger sa « tsampa » (farine d’orge grillée). Quelques minutes plus tard, je l’ai revue avec son oncle, l’un des médecins de la clinique, qui prenait son pouls. De nouveau charmé par son ingénuité, je les ai photographiés ensemble.
Son sourire ouvert et son absence totale d’affectation sont typiques des manières des Tibétains. Son image me rappelle également la raison pour laquelle nous travaillons au Tibet et notre mission d’œuvrer dans les domaines de l’éducation et de la santé, particulièrement pour les femmes. Nous avons senti qu’elle pourrait être le symbole de notre vision. Cette petite fille figurera ainsi sur la couverture de notre rapport annuel 2009 et son portrait deviendra l’image d’ouverture de notre site web et de nos brochures.
Cet été, nous avons souhaité la retrouver et avons donc demandé à son oncle s’il pouvait la localiser. Nous ne savions pas que pour nous revoir, elle devait marcher pendant un jour et demi pour descendre des pâturages de haute altitude où elle passait l’été avec ses parents nomades.
Elle a maintenant treize ans. Son nom est Drouk-kar Tsho. En tibétain drouk-kar («six étoiles ») est un nom poétique pour une très belle turquoise, et tsho signifie océan. Donc, son nom pourrait être traduit par « Bel océan de turquoise ». Huit ans plus tard, elle avait toujours la même simplicité et ouverture que la petite fille que nous avions rencontrée en 2005.
Nous l’avons remerciée pour être, par son sourire, l’ambassadrice de nos projets humanitaires et lui avons dit que son image a été vue par des dizaines de milliers de gens à travers le monde. Naturellement, cette idée lui semblait tout à fait irréelle et elle n’y a guère prêté attention.
Nous allons rester en contact avec sa famille et explorer comment lui être utile. En particulier, nous tenons à lui fournir une éducation sans perturber sa vie avec sa famille nomade. Nous lui sommes reconnaissants de nous avoir prêté son gracieux sourire, symbole de tant d’enfants dans le besoin à travers l’Himalaya.
Pour les activités humanitaires menées par Karuna-Shechen, consultez la section de notre site qui leur est dédiée : http://www.karuna-shechen.org/fr/projets/