Œuvres préfacées
L’envol du silence
Par Dominique G. MarchalDepuis 2008, Dominique Marchal est nonne. Nonne bouddhiste. Cinq ans après, elle se souvient dans ce livre de son ordination par le Dalaï-Lama, à Dharamsala, et de la vie inouïe qui l’a menée jusque-là, de Bruxelles, où elle naît en 1944, à Genève, New York, Sion, Sao Tomé, Lisbonne, Paris et Shéchèn, à Katmandou, où elle vit modestement aujourd’hui. Le père de Dominique est un héros de la Résistance.
Il meurt quelques mois avant la fin de la guerre et la naissance de sa fille. Sa veuve épouse le frère du défunt, qui élèvera l’enfant, puis l’adolescente hypersensible qui ne trouve pas sa place au sein de sa riche famille catholique, stricte mais aimante. Dominique ne se fait pas à ses règles, pas plus qu’à l’école et aux soeurs souvent sadiques. A sa majorité, elle touche l’argent, beaucoup d’argent, hérité de son père, s’émancipe et entame l’existence d’une héritière, avec ses bonheurs, nombreux, mais aussi ses conflits et ses malentendus.
Dominique est une aventurière avant l’heure de la libération des femmes, une casse-cou incorrigible, folle amoureuse de la montagne, des avions et de l’adrénaline. En Grèce, elle découvre les plaisirs de la voile et de la plongée. En Suisse, elle apprend à piloter, passe brevet sur brevet. Elle s’achète son avion. En Afrique, aux commandes d’un Constellation, elle transporte du ravitaillement pour la guérilla biafraise.
Elle escaladera l’Everest avec les plus grands noms de l’alpinisme français. Elle y découvrira le mysticisme et la sagesse tibétaine. Sa vie sentimentale est tout aussi mouvementée. Dominique aime les hommes, qui le lui rendent bien. Mariée trois fois, elle donne la vie à deux garçons ; elle se verra retirer la garde de l’aîné, Michel, alors qu’il vient d’avoir deux ans. De cette blessure, elle ne se remettra jamais.
Femme blessée, mais femme battante. A 36 ans, elle est ruinée par le père de son fils et doit désormais gagner sa vie. Elle pilote, bien sûr, voyage à travers le monde, se met au service d’un milliardaire excentrique et mange de la vache enragée, souvent. De plus en plus attirée par le bouddhisme, elle en découvre les livres, s’inscrit au Centre d’études tibétaines de Bruxelles et connaît la révélation lorsqu’elle rencontre le Dalaï-Lama pour la première fois à Paris, en 1989.
Elle a enfin trouvé sa voie : le bouddhisme lui apporte cette sérénité tant recherchée et les réponses aux questions qu’elle se pose depuis toujours. Elle fait la connaissance de Matthieu Ricard, qui la soutient, de Richard Gere, de Véronique Jannot. Elle s’installe à Katmandou, où elle prend la direction de la prestigieuse clinique de Shéchèn. Elle y effectue un travail remarquable, avant d’en abandonner les commandes pour se consacrer totalement au bouddhisme.
Jusqu’à la bénédiction du Dalaï-Lama, en 2008.