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Environnement et altruisme

Récemment, au cours d’une seule journée, j’ai entendu dire que :

1) – La fonte des glaces du Groenland était beaucoup plus rapide que prévue en raison du cumul de la fonte des glaces et de l’accélération du mouvement des glaciers qui se jettent dans la mer. On sait que la fonte totale des glaces du Groenland occasionnerait une montée du niveau des eaux de l’océan d’environ 7 mètres.

2) – Le niveau du lac Titicaca a baissé de 80 centimètres au cours des six derniers mois.

3) – Un bureau d’études d’ingénieurs anglais annonçait qu’en supposant que tous les ingénieurs en activité dans le monde se consacrent au développement des technologies permettant de produire des sources d’énergie renouvelable, un tel effort ne suffirait pas à pallier le réchauffement global.

Alors même que la prise de conscience des problèmes environnementaux s’est considérablement accrue dans l’opinion publique, nous ne semblons pas prêts à prendre les mesures dramatiques qui permettraient d’enrayer une catastrophe d’une magnitude inconnue dans l’histoire humaine.

Ainsi que l’expliquait récemment un député vert anglais sur les ondes de la BBC (13/11/2009, News Hour) : « Tout le problème du changement climatique réside dans le fait qu’il est débattu à un niveau intellectuel par des personnes qui vivent dans les villes où tout est artificiel. Ces gens-là ne font pas l’expérience des changements qui se déroulent dans la réalité. Des milliards de gens sont maintenant des citadins coupés des cycles naturels ; ils ne sont donc pas en mesure de se rendre compte par eux-mêmes des processus en jeu. En revanche, si vous discutez avec les membres des communautés qui habitent les forêts pluviales ou avec les populations les plus démunies qui tentent de faire pousser des céréales en Afrique, ils vous diront que le changement climatique est dramatique, qu’il est en train de se produire très vite, et qu’il a de graves implications au niveau de la nature et des moyens d’existence. »

Si les crises économiques immédiates affectent sérieusement les ressources financières de certains d’entre nous; si l’indifférence de certains gouvernements pour le bien-être de leurs citoyens risque souvent de gâcher l’existence d’une génération entière, seule la négligence des problèmes de l’environnement peut entraîner des dommages irréparables à l’ensemble des êtres vivants.

Ceux qui ne souffrent pas directement des changements climatiques doivent donc consentir à faire des sacrifices personnels afin de prévenir les souffrances qui affecteront d’autres individus dans un avenir plus ou moins lointain, et ce, sans pouvoir en escompter le moindre avantage pour eux-mêmes. C’est dans de telles circonstances que l’altruisme véritable prend tout son sens.