La pensée de la semaine
Durant ce séjour à Pemakö, je réalisais pleinement ce qu'est la "perception pure" d'un lieu ou d'un environnement. J'avais le sentiment clair que la seule barrière entre mon état mental et la vision pure était celle que je créais par mes tendances habituelles. Il suffisait que je fasse fondre ces barrières artificielles pour percevoir la pureté primordiale de l'infinité des phénomènes, telle qu'elle est et a toujours été. Bien sûr, je ne parvins qu'à m'approcher un petit peu d'une telle réalisation mais j'en avais, plus que jamais, un avant-goût, ce qui m'emplit d'une félicité sans mélange et d'une grande légèreté intérieure.
Matthieu Ricardcarnets d'un moine errant p. 684